Biographie de Bob Marley





Qui était vraiment Bob Marley ? Devenu un mythe, une légende, une icône pour plusieurs générations de jeunes, il est difficile de savoir qui pouvait vraiment être celui qui réussi l'exploit de populariser la musique reggae et de la faire aimer au-delà des races et des conditions sociales.

On oublie souvent en effet que Bob Marley est la première, et peut-être la seule jusqu'à présent, superstar originaire d'un pays du tiers-monde et que ce seul tour de force, même sans parler de musique, a bouleversé durablement l'ordre social et politique, changeant l'état d'esprit de millions de gens à travers le monde, qu'ils apprécient le reggae ou pas.



C'est à Saint-Anne, en Jamaïque, que naît Robert Nesta Marley, le 6 février 1945. Sa mère était une jeune noire et son père, un officier blanc de la marine. De ce père qui lui lègue un métissage difficile à assumer, il ne garde pas grand chose d'autre car il disparaît à peu près aussitôt après avoir achevé sa « mission ». La vie est dure à Saint-Anne, le travail est rare et comme de nombreux jeunes, Bob part pour Kingston afin de tenter sa chance. Là, il rencontre deux autres jeunes passionnés, comme lui, de ska, la musique qui fait fureur sur l'île à la fin des années 50. Il s'agit de Bunny Livingstone et de William Hubert Mackintosh (qui deviendront par la suite Bunny Wailer et Peter Tosh) avec qui il chante pour le plaisir.

Dès 1961 pourtant, Bob Marley n'a alors que 16 ans, il commence à enregistrer des titres pour essayer de vivre de sa musique. Ce n'est pas un succès mais il récidive très vite, trois ans plus tard, et forme le groupe les Wailers avec ses deux camarades. Les Wailers vont travailler avec Leslie Kong et Lee Scratch Perry, alignant les tubes comme « Simmer Down » ou « Dancing Shoes ». Leur musique, néanmoins, ne sort pas des ondes jamaïquaines, ce qui leur permet à peine de vivre.



Bob Marley et les Wailers auraient pu continuer longtemps à avoir le succès local de simili-rockers blacks si une rencontre déterminante entre Bob et la philosophie rastafari, en la personne de Vernon Carrington, fondateur de l'Eglise des 12 Tribus d'Israël, n'avait été le point de départ d'une quête musicale et spirituelle qui prit des allures de révélation. Bob Marley et les Wailers véhiculent toute une philosophie, un mode de vie et une foi profonde. Le reggae devient l'hymne idéal, il se répand dans l'île comme une traînée de poudre, refusant l'inégalité raciale, prêchant la paix et la compassion. Cette musique déplaît au pouvoir en place, qu'importe, les Wailers partent travailler pour un temps en Angleterre.



C'est en 1971, en Angleterre justement, alors que le groupe s'étiole littéralement que Bob décide de donner un coup de pouce au destin en allant proposer leur musique au producteur Chris Blackwell, chez Island Records. Ce sera le début d'une collaboration fructueuse, longue de 10 ans. Leur premier album, « Catch-A-Fire », annonce le début du succès publique et commercial du groupe, mettant en avant les idées militantes et les thématiques récurrentes qui resteront jusqu'au bout le credo de Bob Marley : paix, unité, justice, lutte contre la pauvreté et indépendance des peuples africains opprimés. Tout cela ne serait rien sans l'impact rythmique et les tubes somptueux qui servent cette idéologie. Dès le 2ème album sorti en 1973, « Burnin », les classiques comme « Get Up Stand Up » ou « I shot the Sheriff » deviennent justement des tubes planétaires qui aujourd'hui encore n'ont pas pris une ride. Il en sera de même pour « No Woman No Cry » sur « Natty Dread » sorti l'année suivante.

Comme beaucoup de personnalités charismatiques (John Lennon en tête), Bob Marley sera victime d'une tentative d'assassinat en 1976, date de la sortie de l'album « Rastaman Vibration », on attribut même l'attentat à des tueurs proches de la CIA. Légende ou réalité, il s'en sort avec plusieurs balles dans le corps mais indemne. Ce n'est pas la folie humaine qui le tuera, déjà la maladie le ronge. Bob apprend qu'il est atteint d'un cancer et qu'il n'en n'a probablement plus que pour quelques années à vivre aussi enchaîne t-il les albums jusqu'en 1980 dont le formidable « Exodus » en 1977 et le plus décrié « Uprising ». "Uprising" est une sorte de chant du cygne où se loge tout de même la pépite « Could you be loved » dont le rythme entraînant, dansant, marque à jamais la mémoire du « rock », bien qu'il s'agisse encore et toujours de reggae.



Bob Marley s'éteint en 1981, rattrapé par la maladie, au cours d'une escale, alors qu'il tentait de rentrer en Jamaïque pour y mourir. Il n'a que 36 ans et ses funérailles, entre foire d'empoigne et dévotion populaire annoncent le début du mythe. « A partir de maintenant, les prophéties vont s'accomplir », ce sont ses propres mots…



Cette biographie est copiée du site Musique.ados.fr.